lundi 19 septembre 2011

Les couteaux suisses

Comme les couteaux suisses, ils viennent des bords du lac Léman.  Comme les couteaux suisses ils sont là quand on a le moral dans les chaussettes, pour couper le fil invisible qui vous ligote le cerveau et vous empêche de trouver la sortie. Comme les couteaux suisses, ils sont précieux, irremplaçables et les adopter c'est les aimer. Comme les couteaux suisses, il faut toujours en avoir au moins un près de vous. Une Eléna, ou un Matéo, une Anaïs ou un Fred.
Eléna, professeur d'art, Fred, en mission pour le fonds mondial de prévention de la tuberculose, paludisme et sida, Matéo lycéen et Anaïs collégienne, sont ma très belle rencontre de ce cinquième séjour en Asie.
Comme les couteaux suisses, ils sont multi fonctions. Et déjà en quelques jours deux beaux projets tranchés dans le vif. 
           Rattrapant l'idée lancée le jour de leur première visite à l'orphelinat de faire de la friche derrière chez nounou Srey un potager, ils ont aussitôt chaussé leurs bottes de 7 lieux.
En trois ans, ce bout de terrain s'est transformé , d'abord bananeraie cachant les tombes des religieuses, il est redevenu cimetière au cours d'un élan de nettoyage l'année d'après. L'an dernier enfin, les soeurs ayant souhaité récupérer leurs copines,  avaient laissé les dalles éventrées et provoqué un moment de panique, les cambodgiens croyant terriblement aux âmes errantes, autrement dit aux fantômes.
Une végétation anarchique destiné à recouvrir les tombes à vif s'était alors empressée de repousser.
J'avais toujours rêvé d'un joli potager, mêlant fleurs et légumes, plantes et fruits...Ils l'ont fait ! Motivant les troupes, ils ont acheté pelles et râteaux, récupéré masses et pioches et  arraché, retourné, scié, sarclé, biné, ratissé.

 Il ne reste plus qu'à attendre que sortent de terre, les plants de tomates, et d'haricots, de courgettes et de potirons.
Ajoutant la construction d'un poulailler, qui a finit par trouver sa place dans une ancienne pièce qu'on croyait condamnée. C'était sans compter sur la force et la détermination de Thiriet, notre Mac Gyver local...On attend les poules...

           Et puis surtout, conquis par les talents de Sopheak, Eléna a impulsé un formidable élan autour de lui.
J'étais effondrée après la consultation de l'ophtalmo de Calmette pour Sopheak, Eléna m'a juste dit " Marie, on ne peut pas laisser tomber, il y a forcément quelque chose à faire" (Eléna est italienne mais l'accent italien à l'écrit c'est pas facile).
Et les choses se sont enchaînées, réagissant au post de mon blog, Laurent, Laurence et Marielle, marraines et parrain de jeunes de Kien Kleang ont proposé une aide inestimable. Faire venir les dessins de Sopheak, les imprimer grâce aux compétences de Laurent, les vendre en France, (et là je compte sur chacun de vous) et financer une école musique et arts pour Sopheak à Phnom Penh.
Et puis parce qu'aucune autre chance ne sera donné à Sopheak nous voulons avoir un deuxième avis médical, Eléna l'accompagnera consulter une nouvelle équipe d'ophtalmo à Calmette prévue en octobre. On ne sait jamais...Pour que vive la lumière...

Titre dédicace spéciale à Matéo qui aime tellement les couteaux qu'ils soient suisses ou non...

et aussi leur blog
http://plainlesyeux.over-blog.com/

1 commentaire:

  1. oui y'a du bon aussi en Suisse;et ceux ci ont l'air bien sympa.
    c'est une super bonne idée le potager, tu te rappelle qu'on en avait parlé après le film de Coline Serreau.
    Dis donc, est ce qu'il n'y a pas une idylle dans le petit groupe de "marrainés" ?

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